Medina Azahara
CONSTRUCTION PALATINE |
10e SIÈCLE |
ÉPOQUE MEDIEVALE (CALIFALE) |
LOCALISATION : ROUTE DE PALMA DEL RIO |
Ville califale de Medina Azahara - Inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO 2018.
Medina Azahara, la fastueuse et mystérieuse ville qu’Abd-al Rahman III ordonna de construire aux pieds de la Sierra Morena, à huit kilomètres de la capitale, renferme, y compris dans son nom, des histoires légendaires. La tradition populaire affirme que, après s’être autoproclamé calife en 929 après Jésus Christ et après huit ans de règne, Abd al Rahman III décida de faire construire une ville palatine en l’honneur de sa favorite, Azahara. Cependant, de récentes études éclairent davantage la cause qui poussa le calife à fonder Medina-Azahara. Une nouvelle image du récent Califat Indépendant d’Occident, fort et puissant, un des plus grands règnes médiévaux d’Europe, semble être l’origine la plus probable de la nouvelle Médina.
La ville est située sur trois paliers entourés d’une muraille, l’Alcazar royal étant situé sur le plus haut et l’intermédiaire. La zone la plus basse était réservée aux logements et à la mosquée, construite en dehors des murs. Les sources historiques signalent la participation de dix mille personnes travaillant quotidiennement à sa construction. Abd al Rahman ne lésina pas sur les matériaux pour obtenir l’effet recherché : la marque du puissant règne qu’il gouvernait. De riches marbres violacés et rouges, de l’or et des pierres précieuses, plus le travail artisanal soigné des meilleurs tailleurs de pierre et les légendaires contributions byzantines, aidèrent à l’exaltation de l’ambitieux projet.
Une partie de l’alcazar avait un caractère public et c’était le lieu où se succédaient les visites officielles. Dans la partie la plus haute se trouve le Haut Salon, divisé en cinq nefs à arcades. Plus bas se trouve le Salon Riche. La salle se divise en trois nefs aux arcs de marbre rouge et bleu, les latérales étant fermés et la centrale ouverte. La décoration de stucs (motifs végétaux taillés) et la richesse des matériaux ont déterminé le nom de cette très élégante enceinte, complétée par des bains et ouverte sur le Haut Jardin de grande beauté. Ce jardin se divise en quatre zones dont le point d’intersection est occupé par un pavillon et quatre bassins. L’un d’eux, face au Salon Riche est passé à la légende pour avoir été rempli de mercure et avoir baigné d’éclats de mille couleurs la grandiose enceinte. Un ensemble de rues en pente raide nous conduit au grand portail oriental où arrivaient les grandes ambassades que le calife recevait. Devant celui-ci s’étendait une grande place où se concentraient les troupes et le personnel des cérémonies protocolaires. En dehors des murs de la médina se trouvait la mosquée, bâtie en un peu plus d’un mois.
Cette solennelle enceinte subit de grands dégâts au cours des guerres successives qui ravagèrent Al-Andalous au début du 11e siècle, transformant en ruines Madinat al Zahra. L’effort pour créer une ville idéale dura seulement soixante-dix ans, vie éphémère pour celle qui fut la « favorite » du premier calife.